Cycle EUPRAXIE – Culture populaire et démocratie
22.04.2025
Théâtre de la Concorde, Paris
Le cinéma comme art populaire.
Avec Arnaud Desplechin, Sandra Laugier, animé par Virginie Bloch-Lainé
Porté par Sandra Laugier, philosophe, professeure à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et spécialiste de philosophie des séries télévisées, le projet EUPRAXIE s’intéresse à la contribution des industries culturelles aux processus de résilience et d’évolution démocratique des sociétés.
EUPRAXIE propose au Théâtre de la Concorde les 22 avril, 16 mai, et 4 juin 2025 un cycle sur culture populaire et démocratie, qui permettra de mettre en avant le rôle majeur de la culture populaire, des valeurs qu’elle transmet et anime, dans une période de fragilisation de la démocratie.
Le cinéma comme art populaire
Vous avez dit populaire ? Avec Arnaud Desplechin, Sandra Laugier, animé par Virginie Bloch-Lainé
L’art est-il intrinsèquement populaire ? Comme l’avait dit Erwin Panofsky, le cinéma compte pour nous parce qu’il n’a pas perdu contact avec un large public, contrairement à ce qui est parfois arrivé aux grands arts traditionnels. Ce caractère populaire du cinéma vient de son accessibilité à un large public et de son intrication dans nos vies. « Aller au cinéma » transforme nos existences en éduquant notre expérience individuelle. Art démocratique donc, et démocratie du singulier.
Alors, qu’est ce que ce « populaire » qui qualifie le cinéma ? L’influence principale pour Arnaud Desplechin comme pour Sandra Laugier est le philosophe Stanley Cavell et son livre sur les comédies du remariage hollywoodiennes, A la recherche du bonheur qui fut décisif pour Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) comme pour le nouveau film, Spectateurs! Les comédies du remariage (comme New York Miami, Frank Capra, 1934) par exemple sont à la fois des films populaires – au public immense et mondial – et des chefs d’œuvre du corpus. Reconnaître l’essence populaire du cinéma suppose de renoncer à la séparation entre art savant et art populaire et de repartir de la compétence des spectateurs, que le film fait entendre.
Le cinéma est à la fois un art et une industrie culturelle. C’est ce qui permet de le rapprocher des séries télévisées, même s’il s’agit de formes esthétiques différentes; et de poser la question d’un art réellement démocratique.
