La danse est une pratique incarnée qui est difficile à capturer, documenter et archiver parce que les mouvements dansés englobent des connaissances somatiques et culturelles complexes. Dans leurs entrainements, les danseurs ont souvent recours à la vidéo pour apprendre et partager leurs connaissances sur leurs pratiques.
Tout au long du processus de création, les danseur.euses inventent des manières personnelles de représenter leurs en utilisant des artefacts hétérogènes pour la documenter. Malgré la diversité et la complexité de leurs expériences incarnées et l'hétérogénéité de leurs pratiques de documentation, la recherche se concentre principalement sur les outils soutenant la documentation du mouvement par l’annotation vidéo ou sur les outils d’aide à la créativité. Dans le même temps, l'intelligence artificielle (IA) se trouve désormais appliquée à la danse. Si de nombreux modèles d’IA ouvrent la voie à de nouvelles potentialités créatives, ils soulèvent également des problématiques techniques, artistiques et politiques. A la base de ces technologies complexes se trouvent des données, mais les artistes ont souvent un contrôle limité sur celles-ci, ce qui limite leur appropriation dans le cadre de leurs pratiques artistiques idiosyncratiques. Ma thèse vise à concevoir des systèmes interactifs permettant la documentation et la transmission de la danse ainsi que des outils pour réinvestir les données dans des processus créatifs.